C'est un exercice pour mettre en évidence les plans sonores (équivalent des plans en photographie et cinéma). Le but est de trouver une impression de doublement de distance.

L'église st Jacques au centre de Tournai datant du 13ème architecture gothique, dimension environ 70 m sur 20 m. Enregistrement dans le chœur. Enregistrement le soir pour diminuer les « bruits de ville ».

Le morceau joué est Sonate pour violoncelle seul de LIGETI, ce morceau est très varié : jeu staccato, glissando, silences… J’ai fait plusieurs essais pour mesurer le temps de réverbération en claquant dans les mains et en enregistrant j’obtiens une chute de -60dB après 2,2 secondes.

La distance du micro au violoncelle change énormément la notion de plan pour les gros plans à plan proche. La hauteur du micro change plus la notion de plan que la distance au chevalet. Par contre, pour le plan éloigné, un doublement physique de distance ne provoque pas de changement radical à l’écoute.

•  Gros plan 1 : très proche du chevalet, on entend clairement le chevalet qui frotte les cordes et on entend la respiration du musicien, très peu de réverbération de l’église. On entend certains bruits de cordes. Graves très arrondis et trop présents (effet de proximité).
•  Gros plan 2 : On entend la préparation des doigts sur les cordes, le frottement des cordes est moins présent/ dérangeant, les respirations du musicien sont plus proches,  légère réverbération de l’église qu’on entend surtout pendant les silences (d’où le choix de ce morceau). Graves plus définis et trop présents (effet de proximité).
• Plan proche : On entend plus de réverbération et moins de manipulation de l’instrument, ainsi que moins de respiration du musicien. Pour moi, la réverbération est idéale pour ce morceau.
• Plan moyen : équilibre de la réverbération. La réverbération donne une très grande idée d’espace. Les staccatos, glissandos sont moins amples que les notes tenues.
• Plan éloigné : forte réverbération. Les notes se mélangent, il est difficile de reconnaître la mélodie.

 Conclusion :

 Le choix du plan dépend de la recherche esthétique et du style de musique souhaitée, en musique contemporaine, les gros plans, ainsi que plan éloigné peuvent être utilisés pour marquer des effets.

Par contre en prise de son standard classique, le choix du plan proche à moyen dépendra beaucoup du morceau interprété. Les staccatos, glissandos,… étant très différents dans les prises proches à moyennes.

Enregistrement monophonique

Interprété par Romain Dhainaut

Enregistré en octobre 2006 à l'Eglise St Jacques Tournai