Diffusé ce moi de Février 2009 sur BeTV ( dates de diffusions )et Ciné Cinéma Première
Prix du meilleur Court Métrage de Fiction et prix BeTV au festival Media 10/10 , Festival du court métrage de Namur
Critiques de Cinergie :
Portrait sensible dans un quartier sensible.
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Suzanne travaille dans une usine de conditionnement. Emballer, déballer, déposer, transporter, tel est son lot quotidien. Dans une tenue de travail qui lui ôte toute féminité, près d’autres femmes vêtues à l’identique, elle effectue des gestes automatiques et déshumanisants. Son lien avec le monde, un téléphone portable qui, dans cette journée qui aurait pu être comme toutes les autres, va faire naître l’évasion, le rêve, le désir. Suzanne reçoit des messages d’un inconnu. Tour à tour troublée, inquiète, flattée, coupable, les sentiments qui l’envahissent sont captés par la caméra sans qu’un mot ne s’échange. |
Tout autour, le brouhaha des machines et les conversations à peine audibles des ouvrières parviennent plus encore à nous isoler avec elle dans le silence, dans une bulle de rêve et d'espoir.
La profondeur du personnage est rendu par les changements presque imperceptibles qui se lisent sur son visage : un battement de paupière, des lèvres qui se pincent, un sourire incontrôlable nous font entrer au cœur de son intimité. Le spectateur est ainsi emmené à penser et ressentir les choses comme s'il les vivait. Comme Suzanne, nous sommes dans l’attente de ce petit signal qui va délivrer un message, comme elle, nous sommes déjà dans un ailleurs possible, une histoire en train de s’écrire, au propre comme au figuré.
Julien Monfajon et Baptiste Janon filment au plus près du personnage. La comédienne, Lara Persain, dévoile ses fragilités avec finesse. Il faut la voir croquer dans sa pomme, le sourire aux lèvres alors qu’elle vient de lire un « vous êtes belle » ; il faut la voir retirer nerveusement ses gants de manutention pour supprimer un « Je vous imaginais nue » l’impliquant déjà trop dans un désir qu’elle ne peut pourtant s’empêcher d’éprouver sans en connaître l'objet. Par un dispositif simple, une mise en scène épurée et à la fois charnelle, les réalisateurs créent tout un univers dans le presque rien qui élargit le champ des émotions et donne au film toute sa dimension entre illusions et désillusions.
Genre : Fiction
Durée : 11’05’’
Pays : Belgique
Année : 2008
Réalisation : Julien Monfajon, Baptiste Janon
Scénario : Julien Monfajon, Baptiste Janon
Images : Jérôme Van Grunderbeeck, Stéphane Boissier
Son : Jonathan Lelubre, Luc Frédéric Hanneuse
Montage : Peter Conversano
Mixage : François Dediste et Luc Frédéric Hanneuse
Interprétation : Lara Persain
Production : L’Institut des Arts de la Diffusion (IAD) |
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